Les 10 droits du lecteur… et bien plus

En 1992, dans son livre « Comme un roman », Daniel Pennac énonce pour la première fois les 10 droits du lecteur. Enfin, de quoi déculpabiliser tout les types de lecteurs et de lectrices!  

Voici les 10 droits du lecteur expliqués à ma façon.

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On se permet d'en ajouter quelques-uns, parce que oui, on est rebelles et on n’aime pas tant les règles. 

 

 1. Le droit de ne pas lire

Ça commence fort… le premier droit du lecteur est le droit de ne pas lire. Il arrive parfois que certaines périodes de notre vie ne soient pas propices à la lecture, il arrive aussi que nous soyons en panne ou n’ayons simplement pas le gout de lire. C’est correct. Il ne faut surtout pas se sentir coupable ou se mettre de la pression. Lire est un privilège, pas une obligation.

 « Si tu veux qu'ils lisent un jour, ne te moque pas de ceux qui ne lisent pas. » - Daniel Pennac, citation extraite de son livre Les dix droits du lecteur.

 

 

 2. Le droit de sauter des pages

Qui n’a pas déjà été confronté à une lecture remplie de détails et d’explications inutiles et ennuyantes ? On s’en fout un peu de la couleur des rideaux et du vent qui les fait bouger de façon lancinante, presque au ralenti et tant qu’à y être, de cette brise d’automne qui apporte un air de fumier avec elle !  

Parfois, sauter un paragraphe ou deux ou ignorer une page en entier ne fait pas de tort... Ce qui m’amène au prochain point. 

 

 3. Le droit de ne pas finir un livre

Si un livre ne te plait pas, tu peux simplement le déposer et décider de ne pas le lire. L’auteur n’en saura rien et personne ne sera blessé ! Sauf si tu décides d’aller sur Facebook pour le lui dire et ajouter quelques bêtises au passage, ce que je ne conseille pas en général. 

 

 4. Le droit de relire

C’est possible de relire plusieurs fois le même livre. J’ai un livre que j’adore et que je lis au moins une fois par année. Ce n’est pas du gâchis puisque je sais d’emblée que j’apprécierai le moment. C’est aussi possible de relire le même passage plusieurs fois… surtout quand on est dans ses pensées 24h/24 comme moi ou qu’on a un TDAH. C’est correct. Encore une fois, il ne faut pas se sentir coupable. On relit et c’est tout.

 

 5. Le droit de lire n’importe quoi

Lire c’est lire! Peu importe que tu lises le Reader’s Digest sur ta bol de toilette ou que tu lises les grands classiques de Shakespeare sur ton récamier (récamier; le grand divan bin chic que l’on voir seulement dans les films d’époque). Manga, Bd, livre de recettes, il n’y a pas de mauvais choix quand il s’agit de lecture ! 

 

6. Le droit au bovarysme

Bon celui-là, j’avoue qu’il n’est pas trop évident. Mais ce que voulait dire Daniel Pennac c’est qu’on a le droit de rentrer dans l’histoire et de s’identifier à fond à notre personnage ! On a le droit de ressentir ce qu’il ressent, on a le droit de pleurer, de rire aux éclats et de se prendre pour notre héroïne.

Si ton livre c’est Capitaine Bobette par exemple, pas besoin de sortir en bobettes devant tout le cartier en criant taratata ! Tu peux te garder une petite gêne ! Mais bref... selon cette liste des droits du lecteur, tu as le droit, mais on veut des photos si tu le fais !

 

7. Le droit de lire n’importe où

Quel est le meilleur endroit pour lire ? La salle de bain? Ton lit? Ton auto? Personnellement lire en voiture me donne le mal de cœur, mais si c’est bien pour toi, c’est OK! En fait, partout où tu vois quelqu’un consulter son cellulaire, tu peux t’imaginer sortir ton livre et lire! Dans la file d’attente à l’épicerie, dans la salle de gym, même dans le bain, le sauna et le spa ! Ne boude pas ce plaisir et opte pour un très gros sac  pour pouvoir trimballer tes lectures partout. Attention au poids tout de même. Laisse tes encyclopédies sur la table de chevet et opte pour des livres de poche.


8. Le droit de grappiller 

Certains papillonnent de chapitres en chapitre, d’autres sautent des tomes sans hésiter ou encore s’empressent de lire la fin en premier. Perso, je ne comprends pas pourquoi on irait lire la fin d’un livre en premier autre que pour vérifier le niveau de lecture ou la morale d’un livre pour enfants. Tsé, c’est comme manger le dessert avant le repas... Oh, la gourmande en moi commence à comprendre !

Personnellement, je n’adhère pas. Je laisse cette pratique aux autres… tant qu’ils ne me dévoilent pas la fin de l’histoire !

 

9. Le droit de lire à voix haute 

Encore une fois, c’est un droit, pas une obligation. Parfois, entendre les autres lire à haute voix peut être très irritant ! Imagine une classe de 30 enfants lisant chacun leur livre à voix haute… ouf, le supplice !

Bien que je n’aime pas entendre quelqu’un d’autre me lire une histoire, en revanche, j’a-do-re lire pour les autres ! Lorsque je lis à voix haute pour des enfants, ma voix est plus expressive, mon ton est joyeux et lorsque le livre est bien écrit, les mots coulent et sortent de ma bouche avec facilité. Comme une chanson. Ce moment de lecture à voix haute partagé avec des enfants devient un merveilleux spectacle et c’est un grand moment de bonheur qui en découle. Je vous le recommande.

 

10. Le droit de nous taire 

Ce n’est pas tout le monde qui a envie de se prononcer sur la lecture qu’il vient de faire. Ce droit nous autorise à rester silencieux face à nos lectures. Une lecture est souvent un acte solitaire et personnel. Les gouts en matière de lecture sont tellement variés et parfois nos mots ne suffisent pas à décrire tout le bien qu’une lecture nous a fait. Alors si certains ont le droit de parler fort et de prendre de la place, d’autres ont aussi le droit de rester discrets et de chérir ce moment pour eux seuls.

 

 ***

Les dix droits ayant été nommés, j’ai sondé les abonnées Facebook de la page: Librairie jeunesse - Le Zèbre à pois pour connaitre les droits qu’ils souhaiteraient ajouter à cette liste ! Voici donc ce que nous, lecteurs et lectrices rebelles, ajoutons à cette liste :

 

11. Le droit de lire en paix (Stéphanie Pelletier)

Merci, Stéphanie, je n’aurais pas pu mieux dire. En tant que maman, j’ai dû instaurer des lois dans ma maison pour mes moments de lecture. S’ils veulent me parler, les enfants doivent me tapoter l’épaule et attendre que j’aie fini ma phrase (ou ma page). Ce n’est pas facile à instaurer, mais c’est possible ! Il y a aussi la manière forte : je ferme la porte ! Et oui, dans toutes les pièces, il y a des portes. C’est possible de les fermer sans se sentir coupable. Quel bonheur d’avoir une lecture fluide et ininterrompue !

 

12. Le droit de déformer les noms (Amélie Provost)

Amélie fait référence aux noms qu’on est incapable de prononcer ou de comprendre comme, pour elle,  le personnage de Jughead dans Archie. Elle réclame le droit de pouvoir les prononcer comme on en a envie dans notre tête. J’avoue que j’ai aussi de la difficulté avec les noms qui sortent de l’ordinaire. Mon cerveau se permet de les skipper sans avoir à les prononcer. Il y a aussi le nom de certains auteurs que je n’arrive pas à dire… Alors oui, Amélie, tu peux prononcer Ju-ga-re au lieu de Jughead. Tu as le droit !

 

13. Le droit de lire à la vitesse de son choix (Stéphanie Veilleux)

Très juste ! Lire n’est pas une course. Lorsque nous nous posons pour lire, nous nous donnons un moment de répit, une petite fenêtre hors du temps et de la pression du quotidien. La performance n’y a pas sa place. Je sais que parfois il y a des délais à respecter pour la remise d’un livre à la bibliothèque, mais ça ne devrait jamais être un facteur de stress pour le lecteur. Si vous voulez mettre cinq mois à lire un livre, c’est votre choix. J’ai une amie qui a décidé de lire un livre à coup d’une phrase par jour. Elle a mis un an à lire ce livre. Elle en a rêvé la nuit, je vous le dis !

Cela dit, vous avez aussi le droit de lire à des vitesses folles. Vous pouvez décider de participer à des concours et devenir champion de lecture rapide. C’est correct aussi.

 

14. Le droit d’accumuler beaucoup plus de livres que tu ne peux en lire (Stéphanie Veilleux)

Connais-tu l’abréviation PAL ? Dans le jargon des communautés de lecteurs, ce terme veut dire : Pile à lire. Ce sont les livres que tu mets de côté dans l’espoir de les lire prochainement. Si certains ont 3-4 livres sur la table de chevet, d’autres ont des bibliothèques pleines qui les attendent. Stéphanie réclame donc le droit d’accumuler tous les livres qu’elle veut dans sa PAL sans ressentir de jugement ou de remords. Moi je dis : soyons comme des écureuils et amassons le plus de livres possible de tous les genres pour les moments où on en aura besoin. Peut-être un jour, serons-nous confinés et en manque de livre à lire !

 

15. Le droit de ne pas faire attention (Mélanie Gamache)

J’aurais pu dire : le droit de torturer son livre ! Je suis plus ou moins d’accord avec ce droit, mais jouons le jeu. Dans le fond ça ne fait de mal à personne, sauf peut-être la fille qui vend des livres usagés…

Si tu es du genre à trainer ton livre partout, il est possible que celui-ci se tache ou se froisse. Si tu n’as pas de signet, tu pourrais être tentée de plier un coin de pages. Si tu veux écrire à l’intérieur ou souligner des passages pour les relire plus tard, grand bien te fasse ! Je crois qu’effectivement tu n’as pas à te sentir coupable parce que le lire te sert. Mais sache que ce bouquin sera le tien indéfiniment, car il portera ta marque indélébile.

 

16. Le droit de ne pas lire sur papier (Stéphanie Veilleux)

À l’époque où Daniel Pennac a écrit les droits du lecteur en 1992 , les livres numériques n’avaient pas vraiment la cote. Si nous voulons être de notre temps, nous nous devons d’ajouter ce droit, car, lire c’est lire, peu importe le support. Que ce soit sur une liseuse ou un téléphone, il est désormais possible de lire tout plein de choses intéressantes, comme cet article de blogue, par exemple !

 

17. Le droit au polyamour

Perso, je peux lire 5 livres en même temps. J’ai des livres partout dans la maison. Je peux lire un essaie en même temps qu’une fiction et un magasine puis passer à un recueil de poésie dans la même journée. Je prends soin de ne pas lire deux livres du même genre en même temps pour ne pas me mêler dans les histoires. Je choisis en fonction de mes envies du moment et de comment je me sens. Personne n’est jaloux et je suis comblée !

 

Merci à FOLIO pour les images qui accompagnent cet article. Pour suivre leur page facebook c'est par ici.

Si tu as d’autres idées de droits, laisse-moi un commentaire !

 

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